Est-il possible de “rattraper” une œuvre artistique,
considérée ratée, au lieu de la jetter systématiquement ?
Le cours artistique de cet atelier ouvrait un espace rarement utilisé, celui de l‘IMAGINAIRE.
L’adulte redevient enfant !
Rien ne nous empêche de détruire des dessins ou des oeuvres dîtes irrécupérables à nos yeux. Et si il y avait une astuce pour rattraper la plupart ?
Comment leur donner une seconde vie ? C’était le thème de cet atelier.
C’était l’heure d’essayer de rattraper un travail, mais aussi, d’imaginer un autre profil aux oeuvres prévues pour la poubelle.
L’objectif était de trouver une astuce pour ne pas jeter systématiquement des dessins ou des peintures qui ne nous plaisent plus.
Pour que le démarrage soit plus accessible, j’ai utilisé des dessins d’enfants prévus à la destruction pour commencer cette expérience.
1- La première partie de l’atelier a consisté à une démonstration par mes soins.
Je pose l’exemple du dessin et j’imagine un rattrapage.
Le rattrapage n’est pas une obligation, ni une création définitive, mais une piste pour favoriser la nouveauté artistique du sujet dît “fichu”.
J’ai montré comment transformer un dessin “méconnaissable”, en utilisant par exemple un dessin d’enfant, trouvé aux rejets, en y ajoutant des détails, en modifiant les couleurs ou en changeant sa perspective, pour lui donner une autre interprétation favorable à mon oeil.
Des coups de feutres noirs ont été le support de base sur lequel un démarrage d’un dessin imaginaire a été engagé. Il est devenu une création plus identifiable, à savoir un fleuve entouré de falaises avec la mer en guise d’horizon et associée à un ciel avec quelques nuages.
2- Dans la deuxième partie de l’atelier, les participants ont été invités à faire de même.
En partant d’un dessin ou d’une peinture dîtes à jeter, (leurs propres sujets ou mes supports fournis pour l’occasion), ils ont pu utiliser leur imagination pour donner une seconde vie à cette œuvre.
L’IMAGINAIRE entre en SCENE !
– Comment arriver à voir un sujet précis à travers un dessin sans identité ?
– Comment utiliser un dessin “raté” pour le traduire en une autre interpretation artistique ?
Chaque participant s’est lancé dans l’expérience avec un risque minime, à savoir “raté pour raté”, rien n’est grave !
Chacun s’est lâché pour trouver un rattrapage particulier.
UN même dessin de base, à transformer, a révélé 10 traductions imaginaires différentes puisque l’atelier se composait de 10 cerveaux curieux pour l’expérience.
Partir d’un dessin ou d’une peinture dîtes à jeter pour lui redonner vie, a poussé les participants à utiliser leur imagination plus que d’habitude.
La créativité a pris la suite en fonction de la nature de chacun pour donner une seconde vie plus personnelle à l’œuvre proposée.
Durant tout l’atelier, les élèves ont pu découvrir le pouvoir de l’imagination et les capacités techniques qu’elle offre.
Tout devenait possible, modifier, utiliser, ajouter…inventer, pour atteindre l’image artistique qu’ils voyaient dans leur tête, sur la base d’un support dessin prévu à la destruction, cette ambiance installait une “magie”.
L’IMAGINAIRE à l’honneur !
Les exercices ont été réalisés à répétitions selon les techniques désirées. Feutres, aquarelles, acryliques…tout était possible, en fonction du papier support.
La créativité prenait parfois la suite en fonction du développement que prenait le dessin en couleurs ou pas.
Extraits de travaux des participants.
Extraits de travaux des participants.
Les résultats ont été très variés, c’était agréablement surprenant.
Certains participants ont choisi de transformer leurs dessins ou leurs peintures de manière très visible, en ajoutant des éléments complètement nouveaux, pour eux, mais à un thème reconnaissables pour tous.
D’autres ont préféré apporter des modifications plus subtiles, en changeant simplement quelques détails ou en modifiant la composition, pour rendre le sujet plus à jour, même si une ambiance abstraite se révélait.
La richesse a été de découvrir que, sur la base d’un même sujet d’exercice, il a été traduit de différentes manières et toutes agréables à regarder.
Pour la plupart des oeuvres terminées, elles devenaient “correctes” pour être affichées au mur au lieu de finir à la poubelle !
Voici quelques exemples de réalisations des participants (les supports photos peuvent être abscents, dommage ):
- Un dessin d’enfant, dont le thème peut être difficile à identifier, est transformé en une fleur,
- Une peinture représentant un paysage abîmé et flou a été transformée en un tableau abstrait.
- Un dessin de quelques lignes a été transformé en un animal, un personnage…
Je suis très satisfaite et surprise des résultats de cet atelier.
J’estime qu’il a permis aux participants de découvrir leurs capacités d’imaginations sous un nouveau jour pour redonner une seconde vie à leur oeuvres avant de décider leurs destructions.
Bien biensûr, ce n’est pas un miracle, beaucoup de grands artistes ont jeté des oeuvres sans regret car leur rattrapage était impossible. Mais c’est une valeur d’essayer !
Des taches de peintures, crées au hasard, donnent l’occasion d’activer l’imaginaire pour rendre reconnaissable et ludique une oeuvre prévue aux rebuts.
Comment s’est déroulée l’expérience ?
L’IMAGINAIRE s’associe à la CREATIVITE !
Cet atelier est une belle initiative qui permet de valoriser de façon imaginative, les dessins et les peintures, même si ces oeuvres ne nous plaisent plus au départ.
Il est important de se rappeler que l’art est subjectif et que ce qui ne nous plaît pas peut plaire à quelqu’un d’autre.
La démarche de cette expérience est également intéressante car elle encourage les participants à faire appel à leur imagination avant leur créativité.
D’autres taches de peintures ont donné vie à l’imaginaire des créateurs, pour nous offrir leurs traductions artistiques et reconnaissables, d’une oeuvre prévue aux rebuts.
Rendre un dessin à jeter en un dessin à exposer !
Le défi est relevé !
Quelle différence entre l’imagination et la créativité ?
Difficile à dire, mais les cerveaux créatifs ont facilement imaginé créer à partir d’un sujet déjà dessiné, alors que ce n’est pas une reflexe pour d’autre cerveau artistique.
Créer à partir d’une feuille blanche, ça marche, mais à partir d’un support à rattraper, peut donner de la difficulté créative.
L’atout de la presence de l’imaginaire se fait sentir.
Ce thème original a permis aux assistants de créer des œuvres originales et uniques à partir de “rien”.
Des idées de rattrapage mal connues qui invitent l’imaginaire à ouvrir des issues de secours pour l’oeuvre en péril, est une ouverture à réfléchir avant de jetter.
Mettre des oeuvres, dîtes “ratées”, de côté donnera l’occasion de s’exercer à cette expérience : redonner vie à une oeuvre.
Cet atelier a été très enrichissant pour les participants, même pour moi !
Ils ont pu apprendre à voir leurs potentiels imaginaires et leurs œuvres prévues aux rebuts sous un nouveau jour, pour leur donner une autre vie ou identité.
Même si vous ne croyez pas en votre créativité, ni en votre imagination, cet exercice aussi les feront vivre.